S'ELEVER HAUT...
(C’leVO)

Notre aventure en photos!
France -> Japon
France (12/12/2019)-> Mexique (soon)

     
24/10/2017 -25/10/2017
Ce matin le soleil est au rendez-vous et les forêts aussi. 
Nous sommes contents de retrouver tous ces arbres qui nous avaient tellement manqués. Les couleurs de l'automne sont là! Même si nous ne cessons de monter, dans ce décor, nous n'y pensons même pas. Cela est encore plus flagrant quand nous atteignons la réserve d'eau d’Almus
Ce réservoir est pris entre plusieurs montagnes où les forêts abondent. Nous longerons le lac aujourd'hui et demain. En fin de journée nous sommes époustouflés par la magnificence de ces paysages montagnards. 
Nous nous installons en pleine nature, en bord de forêt. On remercie les arbres de nous ressourcer en énergie saine. 
Le calme règne sur cette montagne, et les températures sont vraiment agréables, cela promet une nuit des plus délicieuse. 


Nous nous levons tard ce matin, la nuit fut réparatrice, mais le temps est au brouillard, le ciel est chargé et lourd. Ceci n'est pas une bonne nouvelle pour nos Powerbanks qui sont presque à sec.
Nous suivons la route qui sillone le lac. Le brouillard est d’une telle épaisseur qu’il nous permet d’admirer correctement les contours du soleil. Nous tentons d'apprendre l’alphabet, la prononciation et quelques mots en allemand, car depuis la Grèce on rencontre beaucoup d’habitants qui la parle. En effet de nombreux turcs (et grecs) ont migrés en Allemagne pour y travailler. Certains sont revenu bilingue en Turquie, d'autres sont restés définitivement.  
Bref, l'allemand est une langue étrange et la plus compliquée que l’on ai eu affaire pour le moment.  Nous avons très vite abandonné.  
Les villages se font rares par ici, il est temps de se réapprovisionner en légumes dans le supermarché d'un village. Alors que nous passons à la caisse, le propriétaire refuse notre argent et nous offre la totalité de nos achats. Nous nous y opposons mais il insiste. Il nous demande de le suivre chez lui pour prendre le déjeuner ensemble, chose que nous acceptons. Avec sa femme il nous propose de prendre une douche et de nous reposer chez eux pour la nuit. Nous sommes touchés par leur générosité. Ils nous considèrent comme leurs enfants, déjà tous partis du cocon familial. Nous en profitons pour recharger nos batteries externes (power bank) et nos batteries internes (lit douillet).
26/10/2017
Aujourd'hui nous commencerons à gravir un des chaînons montagneux qui domine la Mer Noire. 
Nous suivons la route qui nous mène à la première ascension de la journée. A 900m d'altitude, un décor montagnard nous apparaît, avec parfois de jolies maisons en bois. 
Le lac disparaît petit à petit laissant place à une petite rivière que nous longeons durant plusieurs kilomètres. L'automne s'installe doucement. Les arbres qui bordent le cour d'eau se sont vêtus  de leurs plus beaux manteaux verts, déjà jaunes pour certains, rouges-bordeaux pour d'autres. Les dégradés sont éclatants! Sur ce petit chemin quelques voitures passent de temps à autre, mais dans l’ensemble nous sommes seuls au coeur de cette belle nature, en communion avec elle.  
Ça y est l'heure d'ascensionner les derniers 400 mètres (/7km) est arrivée. Comme dans chaque grande montée la vue est jouissive.  Alors que le soleil se cache petit  à petit, nous accélèrons le coup de pédale. Une voiture militaire nous interpelle nous demandant nos passeports ainsi que quelques informations sur notre venue en Turquie. En quelques minutes le froid s’installe, pas moyen de dormir au sommet. C’est ainsi qu’en pleine nuit, nous dévalons l’autre versant. Même dans la pénombre,la descente est bellissime. La demi-lune éclaire en partie la profondeur des ravins tous aussi impressionnants les uns que les autres. 600 mètres plus bas, nous constatons la hauteur des falaises environnantes, qui ressemblent à d'énormes murs imposants. Le petit village de Sogukpinar sera notre pied-à-terre pour ce soir. Nous installons le campement tout près d'une maison en construction. On se prépare psychologiquement à la journée de demain: 1100m de dénivelé! Dernier rempart avant de rencontrer pour la premiere fois la fameuse Mer Noire (« Karadeniz » en Turc).
27/10/2017-28/10/2017
Le petit déjeuner nous est offert par l'une des habitantes du village. Nous le prenons sur un banc, en leur compagnie. L'ambiance est joviale. Nous voilà répartis vers une nouvelle montée! Il fait bon, aucun nuage en vue, le soleil nous offre une journée plus qu'agréable malgré l'effort. L’oxygène revitalisant des montagnes nous ravis aussi.
Dans le premier village, perché à 600 mètres, nous retrouvons une femme avec qui Elo avait échangé quelques mots à Resadiye. Elle demande au maire du village de nous laisser dormir au chaud dans une petite annexe de la Mosquée.  Comme chaque jour en Turquie, on nous apporte le çay et de quoi se restaurer. Les habitants nous choyent.
L'hospitalité et la générosité des turcs nous manquera certainement.

Ce matin, nous terminons notre ascension, l'air est de plus en plus pur, les chênes font place aux sapins. On se croirait dans les Vosges. 
La Turquie est un pays aux multiples paysages. De la mer aux montagnes, des forêts au désert, des différents climats du plateau anatolien, des chaleurs des côtes Sud et Ouest du pays, au froid sec des montagnes de l’Est et l'humidité du bord de la Mer noire... Ce pays est pris entre tradition, authenticité des villages et modernité des villes. Le contraste est encore plus frappant près des côtes, où le tourisme a transformé rapidement les villes, sans jamais toucher d’un pouce les villages perchés plus haut dans les montagnes. En l’espace de quelques kilomètres, on passe des petites maisons traditionnelles aux sols couverts de tapis et où l’on mange par terre, aux grands immeubles luxueux, intérieur parquet, tables décorées et chaises modernes dernier cris.
Heureusement, la seule et unique chose que l'on retrouve partout, la constante turque, c’est leur générosité. Ils sont adorables, bienveillants et très chaleureux. 
Alors que la nuit tombe nous arrivons enfin au point culminant de notre montée. Emplit de bonnes énergies nous demandons à quelques villageois s'il est possible de planter la tente dans le coin. Ils nous l'interdisent et nous demandent de partir. Nous ne comprenons pas, cela nous surprend car nous avons été habitué à être chaleureusement accepté partout. En y repensant, nous faisons le lien avec ce qui nous est arrivé pendant le déjeuner. 

[Petit FLASH-BACK sur la journée d’aujourd’hui:
Alors que nous mangions à l'abri d’une grange ouverte, des gendarmes sont venus contrôler nos identités. Ils ont pris en photo nos passeports et les ont envoyés au commissariat le plus proche afin de s'assurer que nous n’étions pas des terroristes. A plusieurs reprises nous avons entendu dire que des groupes terroristes kurde (PKK) se cachaient dans les montagnes entre Ordu et Erzurum. Grâce aux médias turcs, s’est installé dans cette partie du territoire un climat de peur, de méfiance envers les inconnus. Cette information télévisuelle a changé le comportement des gens...]

Bref, nous descendons de nuit 500m alt. pour rejoindre la route principale. Difficile de trouver un endroit plat et non rocailleux dans cette vallée aux pentes abruptes. Nous demandons donc à l'univers de nous aider un peu. C'est alors qu'une chose inattenue se produit. Nous apercevons une boulangerie encore ouverte à l’intersection d’un village. Nous échangeons brièvement avec le jeune employé qui nous propose de dormir dans l'une des chambres de l'immeuble où il vit. Ravis, et surpris de son élan de bonté, nous nous installons dans cette chambre-squat au chaud et à l'abri du vent. 
29/10/2017-30/10/2017
Il ne nous reste plus que quelques petits monts à franchir, suivis d'une descente de plus de 800 mètres avant d’espérer percevoir enfin la Mer Noire.
La route suit une rivière tout du long, celle-ci se faufilant dans la vallée. Le paysage est sublime! Alors que nous nous arrêtons à une mosquée prendre de l'eau, un homme nous propose de venir cueillir des pommes dans son jardin. Il nous offre un café et nous partageons notre périple avec lui. Nous reprenons la route, il reste encore quelques kilomètres à gravir avant la grande descente dans les entrailles des massifs.
Le temps se gâte, nous faisons une “pause pommes”. Des habitants nous demandent ce que nous faisons ici, en pleine montagne, à l’approche de l'hiver. Nous leur faisons un bref topo et en quelques minutes, l’un d'entre eux nous propose déjà le gîte et le couvert pour la nuit. Même si nous n'avons pas fait beaucoup de kilomètres aujourd'hui, il est préférable de nous arrêter là. En effet une tempête s'annonce pour la nuit.
Nous passons un excellent moment avec Ayhan et ses collègues de travail. Stouf améliore son turc, ce qui ravi notre hôte. Les murs plus ou moins épais de sa maison, nous laisse constater la puissance du vent qui glisse sous la toiture. Qu'est-ce qu'on est bien au chaud, à l'abri!!

Ce matin en nous levant, nous espérons retrouver nos vélos attachés à la rambarde extérieure. Notre hôte nous indique que l'un d’eux a disparu. Dans la seconde qui suit Elo s'empresse de regarder par la fenêtre. Ouf! C’est bon ! Ayhan est un sacré plaisantin.
Après un bon petit déjeuner nous voilà répartis, prêt à affronter le vent.
Les paysages sont de plus en plus beaux. Le plus impressionnant reste les 800m de descente, avec pas moins de 14 tunnels qui nous attendent. Une route dans les entrailles des montagnes. A chaque sortie de tunels c'est un spectacle magnifique qui s’offre à nous.
Une petite pause s'impose pour cause de pluie. C'est alors que nous rencontrons un couple fort sympathique. Nous partageons notre déjeuner, discutons. Après cela ils nous proposent de venir passer quelques jours chez eux, nous acceptons.
Nous reprenons ensuite la même route, à des allures différentes ^^ cette rencontre tombe à merveille car nous n’avions pas de pied-à-terre sur Ordu. Pour ce soir, nous camperons dans une petite forêt de noisetiers à 30km de nos futurs hôtes.
Alors que nous préparons notre dîner, la pluie s'abbat sur nous. Stouf protège sa bien aimée avec une bâche le temps de finir la cuisson du plat préféré des cyclos... des pâtes.
Nous profitons d’une nuit au calme, d’une dernière bouffée d’oxygène avant d’arriver dans une grande ville; et d’arborer la bruyante deux fois deux voies qui borde la Mer Noire.
 31/10/2017-02/11/2017:
Le soleil illumine notre tente, il nous réveille tout doucement. La dernière colline... nous sommes impatients de percevoir enfin la Mer noire. L'équipement coupe-vent est de rigueur, le froid dans les descentes est glaçant.
Nous ne verrons qu’un bout de cette Black Sea. Pas de soucis, nous aurons suffisamment le temps de la contempler les jours à venir.
Quelques emplettes à Ordu, un petit encas et HOP, nous voilà embarquer dans un camion, les vélos sur le toit! Yalçin et ?eker, le couple que nous avions rencontré la veille nous embarquent chez eux.

Nous sommes choyés comme des petits princes. De bons repas, chacun son canapé pour dormir... Pendant deux jours, nous avons vraiment apprécié les ballades (Boztepe, centre-ville, mairie...), leur générosité est sans limite.
?eker et son mari nous ont beaucoup trop donnés. Au moment de partir, Seker remplit nos bagages de vivres. MERCI

Dès les premiers coups de pédale sur cette 2x2 voies, la nostalgie de nos petites routes montagnardes habituelles s'installe. Le trafic dense et la vitesse excessive de certains nous agacent...nous trouvons malgré tout quelques points positifs. Sur notre droite Layla (les montagnes vertes environnantes), sur notre gauche Karadeniz (la mer noire), et surtout, suffisant d’espace pour pouvoir circuler à vélo.
Nous prenons conscience de la difficulté à trouver un emplacement pour bivouaquer: Côté mer, trop près du vacarme incessant de la route. Côté montagnes, trop peu d’endroits plats, avec un peu d'herbe, éloignés de toutes habitations. Dorénavant il faudra chercher plus longtemps...
Ce soir, nous squatterons au pied d'une batisse en construction. Finalement, nous sommes plutôt bien lotis: une table, des chaises, et vue sur la mer. On n’en espérait pas tant!

  • Florence de la maison des chats dit :
    10 2017

    Au fil des jours, les mots de confiance, bonté, générosité...reviennent.
    Dans une actualité diplomatique si sombre, cela permet de garder espoir.
    Que la route continue à vous être douce !

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