27/10/2017-28/10/2017Le petit déjeuner nous est offert par l'une des habitantes du village. Nous le prenons sur un banc, en leur compagnie.
L'ambiance est joviale. Nous voilà répartis vers une nouvelle montée! Il fait bon, aucun nuage en vue, le soleil nous offre une
journée plus qu'agréable malgré l'effort. L’oxygène revitalisant des montagnes nous ravis aussi.
Dans le premier village, perché à 600 mètres, nous retrouvons une femme avec qui Elo avait échangé quelques mots à Resadiye. Elle demande au maire du village de nous laisser dormir au chaud dans une
petite annexe de la Mosquée. Comme chaque jour en Turquie, on nous apporte le çay et de quoi se restaurer. Les habitants nous choyent.
L'hospitalité et la générosité des turcs nous manquera certainement.
Ce matin, nous terminons
notre ascension, l'air est de plus en plus pur, les chênes font place aux sapins. On se croirait dans les Vosges.
La Turquie est un pays aux multiples paysages. De la mer aux montagnes, des forêts au désert, des différents climats du plateau anatolien, des chaleurs des côtes Sud et Ouest du pays, au froid sec des montagnes de l’Est et l'humidité du bord de la Mer noire... Ce pays est pris entre tradition, authenticité des villages et modernité des villes. Le contraste est encore plus frappant près des côtes, où le tourisme a transformé rapidement les villes, sans jamais toucher d’un pouce les villages perchés plus haut dans les montagnes. En l’espace de quelques kilomètres, on passe des petites maisons traditionnelles aux sols couverts de tapis et où l’on mange par terre, aux grands immeubles luxueux, intérieur parquet, tables décorées et chaises modernes dernier cris.
Heureusement, la seule et unique chose que l'on retrouve partout, la constante turque, c’est leur générosité. Ils sont adorables, bienveillants et très chaleureux.
Alors que la nuit tombe nous arrivons enfin au point culminant de notre montée. Emplit de bonnes énergies nous demandons à quelques villageois s'il est possible de planter la tente dans le coin. Ils nous l'interdisent et nous demandent de partir. Nous ne comprenons pas, cela nous surprend car nous avons été habitué à être chaleureusement accepté partout. En y repensant, nous faisons le lien avec ce qui nous est arrivé pendant le déjeuner.
[Petit FLASH-BACK sur la journée d’aujourd’hui:
Alors que nous mangions à l'abri d’une grange ouverte, des gendarmes sont venus contrôler nos identités. Ils ont pris en photo nos passeports et les ont envoyés au commissariat le plus proche afin de s'assurer que nous n’étions pas des terroristes. A plusieurs reprises nous avons entendu dire que des groupes terroristes kurde (PKK) se cachaient dans les montagnes entre
Ordu et
Erzurum. Grâce aux médias turcs, s’est installé dans cette partie du territoire un climat de peur, de méfiance envers les inconnus. Cette information télévisuelle a changé le comportement des gens...]
Bref, nous descendons de nuit 500m alt. pour rejoindre la route principale. Difficile de trouver un endroit plat et non rocailleux dans cette vallée aux pentes abruptes. Nous demandons donc à l'univers de nous aider un peu. C'est alors qu'une chose inattenue se produit. Nous apercevons une boulangerie encore ouverte à l’intersection d’un village. Nous échangeons brièvement avec
le jeune employé qui nous propose de dormir dans l'une des chambres de l'immeuble où il vit. Ravis, et surpris de son élan de bonté, nous nous installons dans
cette chambre-squat au chaud et à l'abri du vent.