La route de Tamu menant à Mandalay nous a énormément plu de part la beauté des villages. Tous traversés de ruisseaux clairs et propres. On y croise de belles maisons en bois sur pilotis, d'énormes arbres bordant les routes, et d'authentiques ponts en bois. Nous remarquons que les birmans se badigeonnent la peau d'une crème beige, le Thanaka, obtenu en frottant l’écorce d’une bûchette contre une pierre plate. En râpant, on obtient une poudre que l’on mélange avec de l'eau pour fabriquer la pâte! On dispose ensuite celle-ci sur le visage en guise de protection solaire, mais aussi pour son côté rafraichissant et purifiant. Elo à eu droit à un masque de Thanaka à deux reprises. L'effet rafraichissant est garanti et la prévention contre les coups de soleil également. Adiós les crèmes solaires!!
Pour rejoindre Mandalay, il faut emprunter une route qui devient maintenant caillouteuse, avec des montées très pentues et une zone non habitées avec très peu de trafic. Un jour, les températures atteignent les 54 degrés!! Il devient difficile de pédaler dans ces conditions.
Alors que le Festival de l'eau, qui dure 4 jours, approche de la fin, nous nous retrouvons coincés dans nos montagnes, sous un soleil de plomb. Nous décidons de faire du stop afin de rejoindre Mandalay. Quelques minutes plus tard, l’univers nous envoyait une voiture. Go to mandalay!
Nous avons donc pu participer à ce dernier jour du Festival de l'eau. Dans les rues, les gens s’aspergent en permanence, se jetant des bassines d'eau chaude ou gelée, ou même parfois les 2 ensemble!! Fatal!! Chaque piéton, cycliste, motard, chauffeur en prend pour son grade et repart trempé. Un délice par cette chaleur. Nous passons un agréable moment avec eux, tous aussi souriants les uns que les autres, heureux de partager cet événement et d’y prendre plaisir.
Nous profiterons de trois nuits d'hôtels, waouhhh cela faisait longtemps! Mandalay est une ville où nous ne voulions pas forcément séjourner, mais nous devions acheter un nouveau réchaud et le magasin était en vacances quelques jours.
Après quoi nous prîmes un train pour Yangon, une grande ville au sud.
Les jours de visa nous sont comptés. Traverser la Birmanie en 28 jours est possible, mais, on ne veut pas renoncer aux discussions avec certains locaux, c’est une opportunité qui ne se reproduira pas deux fois, alors, on prend le temps. C’est pourquoi nous restons parfois 2-3 jours à certains endroits, surtout ceux qui nous touchent profondément. Prendre le train et parfois faire du stop sont 2 options que nous avons choisis!
A Yangon, nous sommes accueillis par un couple de cyclistes germano-espagnol qui nous ont permis de rester chez eux le temps que stouf se remette d’un coup de froid (la climatisation est au maximum beaucoup dans les magasins, il fait trop froid...).
Le premier soir nous avons pu profité d'un bon lit, du luxe après avoir dormis sur les sièges hyper durs du train.
Le train birman en classe "populaire" est authentique, tant par sa lenteur que par son confort. On est loin des trains indiens et très très très loin des trains européens.
15h à être secoués comme des pruniers sur des sièges en plastiques... Experience à vivre au moins une fois dans sa vie ^^’
Nous insistons une fois de plus, mais, tout au long de notre traversée, nous rencontrons des gens souriants, gentils, joyeux, nous aidant même parfois pour faire du stop. Des gens avec le cœur sur la main. Des enfants nous donnent des bouteilles d’eau fraîche, un homme nous achète une lampe frontale pour remplacer la notre cassée, une famille nous offre des fruits et légumes, d'autres qui nous préparent des plats végétaliens,... bref, beaucoup de gens lumineux.
Nous avons pu goûter à de bons avocats, de nouvelles espèces de banane, des pancakes végan à la coco, des beignets végan à la bananes, des crêpes sucrées, et le best of the best: le magique et delicious "jus de sucre de canne"!!
Après bon nombre de dodos en pleine forêt, nous nous posons beaucoup de questions quant à la faune de ce pays. De nombreuses nuits furent silencieuse.
Nous avons pu entendre le matin et la journée des dizaines et des dizaines de chants d'oiseaux différents. Nous avons vu et entendu beaucoup d’insectes et de geckos, mais n’avons vu que très peu d'animaux sauvages dépassant la taille d’une souris. Il semblerait que le nord du pays soit plus boisé et montagneux, et donc mieux fourni en faune. Nous pouvons juste constater que la forêt est très souvent brûlée pour laisser place aux champs cultivables. Nous en concluons que les animaux ont dû migrer de force.
Contrairement au forêts tropicales népalaises, les forêts ressemblent ici à celles que nous pouvons trouver généralement en France.
Le bruit d'un animal attira tout particulièrement notre attention. Pendant plusieurs semaines nous laissons place à notre imagination quant à l'espèce de cet animal. Nous pensons alors à cet oiseau au bec coloré et imposant, le Toucan!
Nous parvenons à enregistrer son chant et demandons à un local "qui est-ce?". La puissance de son chant n'avait absolument rien à voir avec la taille de son corps. C’est un Tokay gekko, un genre de gros lézard aux écailles colorées par de jolis motifs.
Dans le sud nous avons côtoyé de petits iguanes à la couleur bleu ciel, magnifique spectacle pour les amoureux des animaux!
Nous partons de Yangon et filons en auto-stop vivre nos aventures
à la plage expliquées plus haut. Nous quitterons la Birmanie en beauté. Un homme assis dans un restaurant nous offre 1 litre de jus de canne à sucre, 30 bananes et une chemise blanche pour Stouf. Parfait pour les dernières montées avant de rejoindre la Thaïlande.
Nous ne connaîtrons pas les régions plus reculées du nord car l'accès nous y est interdit. Certaines régions comme Mongla (autonome, mais contrôlée depuis 30 ans par la plus puissante faction rebelle de Birmanie: l'Armée unie de l'Etat Wa -UWSA-) sont encore en conflits ethniques ou en tension avec les armées ou indépendants menant leur business de drogue, de sexe et de jeux. Frontalière à la Chine, tout ce qui est interdit en Chine est autorisé dans la région de Mongla. Il s’y déroule une tragédie là-bas, répondant à une demande insatiable de la Chine concernant des produits dérivés et issus d'espèces protégées ou menacées, il existe ainsi un important et illicite trafic d'animaux dans la région devenue maintenant un véritable "supermarché de la faune sauvage"!!! À Panghsang, capitale régionale, les peaux de tigres et léopards s'entassent dans des échoppes, aux côtés d'étales d'écailles de pangolins, d'ivoire d’éléphants ou de cages remplies d'oiseaux rares.
Ils créent donc des produits dérivés à base de défenses d'éléphants, de cornes de rhinocéros ou d’écailles de pangolin, tous utilisés comme ingrédients dans certaines recettes de la médecine traditionnelle chinoise. Cette dernière prétend que ces « produits » auraient des vertus (très controversées) contre le cancer ou l'impuissance sexuelle notamment.
Cela expliquerait pourquoi une grande partie de la faune birmane a disparue. Heureusement, il reste ces milliers d'oiseaux qui échappent encore au braconnage, aux reptiles et aux insectes. Vive les oiseaux !!! On leur souhaite de C le V O, très haut dans le ciel!!!