13/09/2017 - 14/09/2017
Mahmut, notre warmshower d'Istanbul est venu nous rejoindre sur l'île. A peine arrivé qu'un gardien vient nous déloger. Celui-ci nous explique que le lieu où l'on se trouve est trop visible, qu'il serait "mieux" pour nous d'aller camper un peu plus loin. Nous nous exécutons même si l'envie n'y est pas... Le terrain est très pentu, mais finalement nous sommes plus proche de la mer car moins haut. Nous passons un superbe moment tous les 5. Mahmut nous annonce que c'est son anniversaire, alors nous sommes touchés qu'il ait choisi de le passer avec nous. 
Le lendemain matin, le moment tant redouté arriva: quitter Sara et Rafi. Cette fois-ci on ne devrait les revoir qu'en Malaisie! L'une va rejoindre la Cappadocia et l'autre Copenhague. Les larmes coulent, ce n'est qu'un "on se revoit très bientôt". 

Bon, allons-nous enfin pouvoir poser nos quatre roues pour la première fois sur le continent Asiatique?! OUI !!! Ça y est, c'est un jour émouvant pour Stouf qui a attendu ce moment depuis 4 ans. Dès les premiers coups de pédale, nous remarquons une légère différence avec le côté européen d'Istanbul, d'avantage d'espace et une piste cyclable qui longe la mer. Nous en profitons donc!
L'objectif premier est de trouver le décathlon, nos sardines doivent être changées. Souvenez-vous (photo lien) 
Malheureusement Stouf ne trouve pas les sardines tout terrain qu'il nous faut :/
Pendant ce temps Elo fait la connaissance d'une française qui vit à Istanbul avec son mari italien. Ils ont le projet de rejoindre l'Italie à vélo. Une rencontre furtive mais très touchante. Pendant ce temps notre Stouf trouve tout de même son bonheur, il revient avec un pantalon-pyjama, idéal pour les nuits où nous n'avons pas pu prendre de douche. 
Nous ne tardons pas plus car notre Warmshower nous attend. Caglar nous reçoit dans son appartement à Pendik. Nous faisons la connaissance d'une voisine de palier qui laisse Elo bercer son petit bébé. Nous discutons voyage, cyclo... Bref nous passons une agréable soirée. 

15/09/2017
Nous prenons le ferry pour rejoindre Yalova, itinéraire conseillé par Caglar. En effet, la route que nous pensions prendre traverse une zone industrielle. Petite anecdote: Sur le bateau, Stouf laisse son pyjama, acheté la veille, sur son vélo pour qu'il sèche. Celui-ci a désormais une infâme odeur de poisson. Humm...sympa les soirées-tente!
Arrivés à Yalova, nous goûtons la "pide", sorte de tartine pizza aux pommes de terre ou fromage, un régal!!!
Après cette succulente fringale nous entamons une petite montée où nous sommes invités par un groupe de femmes à prendre une petite collation. Nous passons un agréable moment entourés de toutes ces femmes et leurs enfants aux yeux couleur rubis. 
On monte encore et encore le chemin devient de plus en plus abrupte et caillouteux. 
A un carrefour nous empruntons la mauvaise voie, petit détour qui nous coûtera 200m de dénivelés et 1h pour rien... mais bon nous ne perdons pas notre motivation et continuons notre ascension. 
Un peu fatigués nous nous arrêtons sur une colline offrant une vue sur Yalova et sur les montagnes environnantes. Humm ça fait tellement de bien d'être en pleine nature.

17/09/2017
La route n'est pas très plaisante ici aussi. Nous traversons des cultures d'oliviers, tomates, poivrons, melons... Les camions et voitures sont beaucoup trop nombreux! Heureusement, nous tombons sur des personnes très gentilles. Un vendeur de fruits et de légumes sur le bord de la route,nous interpelle et insiste pour que l'on s'installe à ses côtés pour déjeuner. Il improvise une table avec une cagette, nous offre des olives et échange quelques instants avec nous. Après ce petit festin, nous reprenons la route. 5 kilomètres plus loin, un autre vendeur ambulant nous offre des poivrons rouges. Hummm...idéal pour notre riz jasmin prévu ce soir. 
Nous arrivons sur une route où la place pour le vélo n'existe plus et nous ne sommes vraiment pas passé loin d'une cataschtroumpf!! 
But ultime de la journée: Monter 120m de dénivelé sur une route trop abrupte et trop caillouteuse. Nous y parvenons même si parfois nous poussons la monture. Une vue surplombant la vallée nous attendait... sauf qu'au moment où nous décidons de planter la tente, un agriculteur s'arrête et nous donne des tomates. Il nous suggère d'aller dormir dans son village, à peine plus haut. Nous réfléchissons à deux fois... peut-être que l'univers nous a envoyé cette personne, qu'il faut la suivre...
Ok! Arrivés au village de Gaziler, nous cherchons un peu d'herbe, nous tombons sur un point d'eau. Nous campons non loin dans la cour d'un vieil hôtel. Nous sommes un peu déçus sur le coup car nous aurions pu dormir avec une vue magnifique, à la place nous auront le droit au bruit ambiant de la circulation. Seul point positif: ce fameux point d'eau que nous n'avions pas là-bas... Nous profitons donc de cette douche sauvage!

Ce matin, Amazone passe sur le billard! Après plus de 7000 km sans trop de bobo, le moment est arrivé pour elle de changer la chambre à air. Ses déchirures par çi par là nous montre bien qui est le coupable : c'est le fond de jente qui a percé la chambre à air !! Ahhhh!! Stouf pratique l'opération avec succès.
Nous voila donc partis vers de nouveaux paysages. Une belle descente surplombant les champs d'olivier, cela nous rappelle le sud de l'Albanie. Plus les jours passent et plus nous sommes forçés de constater que la Turquie, où que nous allions, est un pays montagneux.
Pour le déjeuner, une envie folle de "Pide" nous prend. Mais nous constatons que leur prix est 5 fois plus cher qu'à Yalova. Finalement ce sera des "Böreks". Un journaliste arrive et essaie de nous poser quelques questions en turc. Nous en comprenons une partie car ce sont les habituelles. Il parait très enthousiaste face à notre périple. Malheureusement, il ne parle pas un mot d'anglais alors la communication se limite très vite :/Nous n'aurons pas notre article dans la Gazette du coin :)  
La deuxième partie de la journée se déroule sur la départementale, deux fois deux voies où nous avons deux tunnels à franchir. Un petit et un grand de 2 km. Pour le premier aucun problème. Pour le second, seul un petit trottoir sur le côté nous permet de circuler... bien plus dangereux quand on connaît la vitesse à laquelle passe les camions. Tout à coup, une voiture de la TGE qui s'occupe de l'entretien de cette voie nous escorte pendant toute la durée du tunnel. Il protège nos arrières en roulant au pas dans notre dos. Un privilège, une première aussi! Nous sortons enfin de cette départementale pour regagner un village, Yeniköy, perché dans une montagne. 
Nous demandons à une famille vivant à proximité du point d'eau si nous pouvons poser notre tente à côté de leur terrain. Il accepte et nous invite au thé du soir et au petit déjeuner du lendemain. Cool !!

19/09/2017
Ce matin, nous retrouvons la petite famille turque pour un petit déjeuner traditionnel.
Au menu: çay (chaï: fameux thé noir turc que l'on nous propose à tous les coins de rue) tomates-concombres, frites, confiture (fraise), et fromage de chèvres (~féta). Bien sûr tout est "home-made". Un délice, nous plions la tente et repartons en pleine forme! 
Comme chaque jours nous nous élevons puis redescendons les montagnes turques. Aujourd'hui, nous nous élèverons à 700m. D'abord, nous atteignons Sögut, où nous déjeunons dans un parc entouré de pin. La partie de la journée la plus rude reste à venir. Nous nous élevons encore, avant de redescendre et de pouvoir admirer la beauté de ces montagnes arides. Les bergers nous saluent au loin. Le point de chute de ce soir n'est pas tout à fait fixé.
Nous décidons de rejoindre un point d'eau mais impossible de camper autour. Nous montons au village, un petit parc nous fait de l'oeil. Finalement Elo insite pour camper ailleurs, elle pressent quelque chose de négative dans ce parc. Le soleil est déjà couché et nous voilà arpentant les routes de campagne en pleine nuit. C'est au village de Oluklu, que des habitants nous proposent de dormir chez eux! Nous sommes ravis :) Alektin et Safinas nous montrent leur production de sauce tomate "home-made" et une partie de leur jardin. Leur maison est très modeste, nous nous y sentons vraiment bien. Nous mangeons, prenons une douche et filons au lit. Hummm, ça fait du bien de se sentir propre!