Nous nous levons tôt, le çay est près. Nous consultons les news sur Facebook: un super cadeau de
Sarah (notre amie malaisienne) nous attendait. Elle nous a concocté un dessin génialissime rien que pour nous!! MERCI!
Stouf s'engage ensuite à remplacer le fameux fond de jante de la roue arrière d
'Amazone, mais la remise du pneu est difficile. Après avoir cassé ses 2 plus gros démontes-pneus, il parvient à ses fins.
Nous partons tard de
la Station, mais en sécurité! Les paysages anatoliens changent, tout devient maintenant plus rocheux et poussiéreux. Nous traversons de petits villages où cohabitent maisons en terre-paille délaissées et maisons plus modernes et habitées.
Nous jetons l'ancre au village de
Beylikova, dans un parc qui paraît abandonné. Ayant beaucoup de retard sur la toile, nous envisageons de rester deux nuits. La première nuit est calme, nous dormons bien. Au petit matin les choses se gâtent! Nous enfilons pantalons, chaussettes et blousons. Il fait plus frisquet à 800m d'altitude. Vers le milieu de la journée, des groupes d'ados s'attroupent autour de nous pour discuter. Nous échangeons quelques mots mais leur exprimons notre envie d'être seuls car nous devons impérativement avancer sur notre blog. Cependant, ils en décident autrement et restent parfois figés, debout face à nous, sans rien dire... nous nous sentons comme des bêtes de foire. Ils nous jettent un petard, on entend au loin des "
fuck..." Adressé à Elo. Bref, des ados qui ne savent vraiment pas comment occuper leur journée. Un bel exemple du difficile respect de la femme, qui plus est l'européenne. Nous nous demandons alors sur quel fondement repose leur image de cette femme européenne.
Durant la nuit alors que nous nous apprêtions à dormir, on entend tout un groupe débarquer en mobylettes autour de la tente. Après avoir essayé de nous faire sortir en nous lançant quelques "
hello" ou "
how are you ?", ils finirent par repartir comme ils sont venus, et nous pûmes tenter de nous reposer.
Le lendemain matin Elo, furieuse de leur comportement et de leur non respect vis-à-vis des femmes, plie bagage rapidement expliquant à Stouf qu'elle ne veut pas petit déjeuner ici. Nous quittons donc le village pour un autre plus paisible afin de profiter pleinement d'un petit déjeuner sans regards indiscrets.
Une belle montée sur un chemin de traverse nous attend. Nous la franchissons sans effort particulier à croire que ça y est nos muscles sont habitués.
A ce moment là, nous constatons de part
le paysage que nous sommes arrivés sur le
plateau semi-aride de l'Anatolie à plus de 900m d'altitude.
Un désert s'annonce devant nous. Nous sommes
loin des villes et grandes routes, l'air est meilleur, malgré une poussière plus qu'omniprésente. L'aridité et la roche blanche offrent un décor magnifique, authentique.
Intrigués par toutes ces tentes plantées à chaque entrée de village, nous entamons la discussion avec une kurde dehors.
Elle nous invite à boire le çay. La situation de ces kurdes nous est révélé: Ils vivent dans le sud-est de la Turquie et viennent chaque année participer au ramassage des tomates, oignons ou encore melon (les trois cultures prédominantes de la région) pour gagner un peu d'argent.
Contents de nous connaître, ils nous proposent de planter la tente à leurs côtés. Nous déclinons leur offre, nous voulons faire un peu plus de kilomètres aujourd'hui. Ce sera à
Memik que nous bivouaquerons ce soir près d'une fontaine. Avant de s'installer nous croisons
Levent, un berger de ...vaches!!! A notre grande surprise il s'adresse à nous en anglais. Il nous demande de le suivre chez lui pour manger et prendre une douche. Réjouis de cette invitation, nous remercions l'univers de nous avoir permis de rencontrer cet homme sur notre chemin, surtout après la petite épreuve de la veille.
Levant et sa famille ont été géniaux. Nous repartons les mains emplis de tomates, de böreks menthe-patate, et même un foulard pour Elo. Elle qui voulait repousser ce moment... Alors que nous nous apprêtons à fixer les sardines, un autre berger de... moutons cette fois ^^ vient nous voir et nous propose de déjeuner avec sa famille demain matin. Notre spot de ce soir est parfait: de l'eau, une vue magnifique, un ciel étoilé et une lune à tomber par terre. Le paradis sur terre!! Sauf que nous avons omis une chose: les moustiques :/Eux aussi sont là!
Même si nous ne pouvons pas rester dehors, nous admirons la lune depuis la fenetre de notre nid d'amour.