S'ELEVER HAUT...
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Nos 173 photos en Inde !

17/11/18: Kinnu Nepa!!!! Namaste India !!!!!

Avant toute chose il est à noter qu’étant restés un jour de trop chez notre ami Pukar à Butwal, nous avons dû payer une amende de 60$ à la sortie du territoire népalais. Nous avons donc gardé un mauvais souvenir de ce passage qui de plus étaient vraiment lugubre, avec des tas de déchets partout sur le pavé.
 
 
D’après notre point de vue, les deux adjectifs qui pourrait qualifier l'Inde sont Intense et Diverse. Une Intensité de couleurs, odeurs, épices, population, circulation, sonorités,...Une Diversité de paysages, plats culinaires, dialectes, religions, croyances, cultures, traditions,.. Il y a aussi une difference notable entre le nord et le sud du pays. Nous allons vous faire part de notre expérience qui, bien évidemment, peut différer d'un voyageur à l’autre.

Nous arrivons sur le territoire indien par l'état LE plus peuplé: Uttar Pradesh. Après plusieurs kilomètres nous réalisons qu’il est impossible de se cacher où que ce soit pour camper. Les gens sont partout! Ils se promènent et flânent également dans les champs de riz qui entourent les innombrables villages. Une différence significative avec tout ce que nous avions pu voir jusqu’alors... Nous comprenons la notion de « surpopulation » et cela fait presque peur, l’Homme s’est approprié tout l’environnement sur des kilomètres carrés!
En direction de Gorakpur, nous ne sommes jamais seuls sur la route. Le moyen de transport le plus utilisé ici est le 2 roues motorisé, mais on trouve tout type de véhicule! Même si la route est dans un meilleur état qu’au Népal, le bruit lui, est constant. Un mélange entre klaxons, moteurs et chants hindous amplifiés au maximum par de vieux haut-parleurs au son strident!! Bref, ici le silence a démissionné.
Ainsi nous traversons la plaine indo-gangétique. Parfois, les journées deviennent longues car le paysage change très peu, alternant villages, rizières et quelques bosquets. Le point positif de cette grande surface plane est que beaucoup d'indiens usent leur vélo. Nous apprendrons plus tard, qu'en Inde faire du vélo est le moyen de transport du pauvre.
Il est facile de trouver de la « street food » végétarienne et même parfois végane. Nous ne vous cachons pas que nous aurons quelques désagréments intestinaux au début de notre séjour car celle-ci est particulièrement huileuse et le chili est dans toutes les préparations. Durant nos 5 mois dans le plus grand pays démocratique au monde, nous aurons savouré au maximum la cuisine indienne, riche en goût.
Jour après jour, nous nous aperçeons que la population indienne n’est pas si végétarienne que l’on ne s’était imaginé. Nous avons été surpris de voir quantité d’animaux enfermés dans des cages en bord de route, attendant leur mise à mort. Ces pauvres poulets, entassés, exposés au soleil, voyant leur congénères se faire trancher la gorge en attendant leur tour. Toutes ces chèvres, vaches, et parfois chiens et chats, attachés au cou par un mètre de corde dans des champs ou près des habitions. Un constat qui nous a beaucoup attristés. Nous pensions que la religion hindouiste pronait le végétarisme et la non-violence... Le seul animal qui n’est pas complètement considéré comme une proie est la vache, sacrée pour les hindouistes. Bon nombre de vaches et buffalos vivent en cheptels domestiques. Les hindous boivent le lait des vaches (car elle apparait comme la mère nourricière qui offre son lait à tous) et mangent la chair des mâles (taureaux/buffalos). Les vaches que nous avons l’habitude de croiser sont toutefois relativement libre de marcher où elles veulent (beaucoup en profitent et empruntent la chaussée!). Elles nous font particulièrement rire quand, couchées en plein milieu de routes ultra fréquentées, elles somnolent sans sourciller au beau milieu d’un vacarme sans nom. Nous admirons leur audace, chapeau bas!
 
Nous savons aussi que, même si la règle veut que les vaches soient honorées et libres, certains indiens les utilisent pour la fabrication de cuir en les dépeçant. Leur abbatage est licite dans l’état du Kerala et dans l’Ouest Bengale. Pour les autres états, cela se fait de manière clandestine (->cette information nous vient du documentaire “Terriens” de Shaun Monson). Contrairement au Népal, le sacrifice religieux d’animaux est interdit en Inde.
 
En bref, le « végétarisme hindouiste » généralisé à tous les Indiens est en grande partie un cliché européen. Dans les faits la consommation de chair animale existe chez les hindous rejetant les valeurs brahmaniques (qui prone l'ahimsâ, « non-violence », dont le végétarisme est une facette incontournable) et chez les indiens athées ou ayant une autre religion. En effet, les Indiens musulmans et chrétiens sont généralement omnivores. L'Inde est un des pays où il y a le plus de musulmans au monde, et notamment une très forte présence chrétienne au sud et au nord-est. L'État du Gujarat au nord-ouest de l’Inde possède le plus haut pourcentage de végétariens: 80 % de la population. Il existe aussi des villes strictement végétariennes où la loi prohibe la vente/consommation de viande et la présence d'abattoir sur leur sol. Ce sont des villes saintes de l’hindouisme ou du jaïnisme (Pushkar, Hariswar...)
 
Nous avons eu la chance d’etre invités par certaines familles sur notre route, nous pouvons ainsi vous décrire un peu comment se présente un plat indien.
Le Thali dans sa composition diffère d'une région à l'autre. Il s'agit d'un assortiment de plats servis généralement dans de petits récipients en métal disposés sur un plateau rond et métallique lui aussi. Au sud, le plat en métal est remplacé par une feuille verte de bananier, tellement exotique!
En ce qui concerne le thali vegetaien on a le riz au centre du plat (plutot gluant comme au Nepal), du « pain » comme des naans, chapattis, puris, parathas, papads. du chutney (le préféré d’Elo étant celui du Sud de l’Inde, dans le Tamil Nadu, à la coco!!), du dal (lentilles), des légumes (Curry). Bref, un régal malgré une dose trop importante de piments dans les plats, un peu dur pour Elo parfois!
A noter que dans certaines régions du nord par exemple, les indiens mangent essentiellement du riz sans accompagnement.
 
Nous poursuivons donc notre traversée de l’Uttar Pradesh en passant par Varanasi considérée comme la capitale spirituelle de l’Inde. Nous désirions voir le Gange! Sacré pour les Hindous, ils viennent s’y baigner ou procéder à des rituels funéraires.
Nous rendons visite à notre ami Shashwat dans son humble Ganges Nirvana avant de prendre le train direction Chennaï, au sud de l’Inde. [Malheureusement, pour des raisons encore méconnues, l’âme de Shashwat quitta son corps en mai 2019. Puisse l’Amour le guider à travers les étoiles...]
Nous sommes surpris par le confort du train car nous nous attendions à pire. Nous passons 36h dans de bonnes conditions avec couchette, drap et clim fournis!!
Nous prenons le temps de réflechir un peu à ces premières semaines écoulées. Les deux choses les plus difficiles pour des cyclovoyageurs notamment dans le nord mais finalement un peu partout dans les plaines de l’Inde sont le manque d’espace calme pour poser la tente, et la pollution atmosphérique constante (nous ne nous souvenons pas avoir vu de ciel bleu depuis notre arrivée). On a la sensation d'être enfermé dans une bulle. Bien que certaines personnes nous aient mis en garde quant à la « dangerosité » de cet état, nous ne nous sommes jamais sentis en insécurité, bien au contraire, les gens ont été super gentils avec nous, nous avons été accueillis par un guru, des familles, on nous a donné des legumes, de l’eau,… bref comme d’habitude.
OK les gens répondent rarement quant ont les salue d’un « Namasté » (contrairement au népalais), nombre d’entre eux affichent un visage vide d’expression, ils nous fixent du regard sans dire un mot. Aussi, nous n’aurons jamais eu autant de gens autour de nous lorsque l’on s’arrête pour acheter à manger ou pour poser la tente, cuisiner ou même pendant que l’on dort. C’est assez particulier mais on s’y fait à la longue. Ce sera comme cela pour toute l’Inde sauf pour les états de Meghalaya et de Manipur (au nord-est).
 
Nous avons hâte de voir le sud et de connaitre enfin Auroville. Nous parcourrons 2000 km en train pour 2 raisons: nous souhaitons rester un mois à Auroville & notre visa est trop court (2 fois 90 jours). Une loi récente oblige après 3 mois tout voyageur français à sortir du pays puis y re-rentrer. Ne voulant pas prendre d'avion pour rejoindre le Sri Lanka (car pas de ferry possible), nous décidons de privilégier le train et de retourner au Népal (car le visa est moins cher que celui du Bangladesh). 
 
 
Arrivés à Chennaï, nous sommes accueillis par des warmshowers dans un grand building avec piscine sur le toit. Après un court passage dans la ville, nous constatons que les rivières regorgent de plastiques. Il faut dire qu’en Inde les déchets éparpillés dans les rivières et le long des routes sont monnaie-courante! C’est devenu une activité banale de jeter ses déchets au sol. Le gouvernement n’a pas instauré de système de collecte partout. Certaines villes comme Kolkata ou Puducherry possèdent beaucoup de poubelles et les gens sont incités à les utiliser… cependant les mentalités sont longues à changer.
Il existe un état exemplaire dans le nord-est, le Sikkim. Il est le premier état bio-organique et écologique de l’Inde.
 
Après Chennaï, nous virevolterons jusqu'à Puducherry profitant pleinement des plages inoccupées et du soleil. Des moments de solitude appréciables pour nous autres amoureux de la tranquillité. Ici le ciel est bleu, l’air plus respirable, et les déchets un peu moins présents (surtout près des lieux touristiques).
Nous ferons deux belles rencontres sur le chemin:
*Bjorn, un ami Suedois rencontré sur la plage et qui nous offrira une nuit dans une somptueuse maisonnette en bambou + repas végan. Un beau moment d'échange et un sommeil réparateur!?
* Louisa, Antoine et leur fille Charlie, un superbe couple français. Leur rythme de vie est intéressant: 6 mois de travail en restauration, 6 mois de vacances! Nous passons de superbes moments de complicité et de fous rires tous les 5, comme de bons vieux amis. Nous nous retrouverons plusieurs fois sur la route menant à Auroville.
 
 
Qu’est ce qu’Auroville? Une ville alternative expérimentale basée sur l’unité humaine .
Crée dans les années 60’s par la compagne spirituelle du philosophe indien Sri Aurobindo, Mirra Alfassa (appelée « La Mère » ), la « ville de l’aurore” a pour vocation d’être, selon Elle, le lieu de vie d’une communauté universelle, où hommes et femmes apprendraient à vivre en paix et parfaite harmonie avec la nature, au-dela de toutes croyances, opinions politiques et nationalités.
Nous decrouvrons petit à petit comment le lieu est aménagé. Dès le premier soir nous sommes reçus par les employés d’un magasin de vélo nommé à juste titre Aurovélo. (La Mère étant française il y a une communauté importante de frenchos, cela expliquerait Aurovélo, et non Aurobike...?!). Bref, ils nous proposent de rester le temps que l’on souhaite à côté du magasin, un endroit aménagé spécialement pour les cyclovoyageurs. Nous en profiterons pour réparer deux-trois petits pépins sur nos bécanes avant de partir à la découverte de la ville.
 
La ville est découpée en quartiers formant 12 pétales autour de la pièce maîtresse et âme de la cité: le “Matrimandir”. C’est LE lieu de méditation par excellence. Nous avons eu la chance de pouvoir le visiter et d’y méditer quelques instants dans un silence profondément apaisant. Une belle connexion dans cette immense boule dorée.
L’organisation spatiale de la cité forme une galaxie selon la vision originelle de la Mère.
Ces quartiers comprennent differentes unités de travail comme l’agriculture (bio pour certaines, en permaculture pour d’autres), l’éducation (avec de nombreuses écoles alternatives), la construction durable (maisons en terre paille, en bambou…), l’artisanat (production de savons organiques, encens, lessives, vêtements, …)
Auroville recherche l’autosuffisance à tous les niveaux, quasiment tous les produits de première nécessité sont donc locaux.
 
Il faut rappeler qu’à ses débuts seuls 2-3 banians (célèbres arbres indiens, ils seraient immortels et ont la particularité d’avoir des branches qui creusent le sol pour créer de nouveaux troncs!) pointaient le bout de leurs tronc, le terrain était presque désertique et la reforestation fut LA priorité absolue. Aujourd’hui une impressionnante forêt à jailli du sable rouge!
 
Nous goûtons la précieuse eau aurovillienne. L’eau est une constituante importante de notre corps, elle vit et possède une mémoire. [A ce propos, nous vous conseillons le documentaire “Water” qui montre entre autre l’importance de réinformer l’eau que nous buvons en la dynamisant et la revivifiant. Cela peut se faire en formant un tourbillon tel que le tore, en lui envoyant de belles intentions et/ou en laissant l’eau écouter de la musique en 432hertz. Voilà l’eau que nous buvions à Auroville. Un pur cocktail de hautes fréquences vibratoires!
 
Nous aurions voulus être volontaires dans certains lieux mais il fallait débourser une somme que nous ne pouvions assumer (nous devons économiser si l’on veut atteindre le Japon).
Cela ne nous a pas empêché d’en savoir un peu plus sur des lieux comme Saddhana Forest. Vouée à la reforestation, on y vit des journées en mode minimaliste ou plutôt en communion avec le rythme de la nature où méditation, respect du vivant et véganisme sont évidemment les bases.
La Solitude Farm est l’un des endroit qui nous a le plus touché. Son propriétaire, Krishna McKenzie, est un passionné de permaculture. Il suit d’ailleurs la méthode Fukuoka qu’il a personnellement rencontré.
Sacred Groove est un lieu ou des architectes et amoureux de la terre-paille se retrouvent pour confectioner des maisons composées de différents matériaux tous naturels et écologiques.  
Le jardin botannique est un lieu préservé avec attention car la Mère avait un amour fou pour les fleurs. Sont conservés fleurs, plantes, arbres, cactus,… Ce jardin possède une grande pépinière où grandissent les futurs arbres de la forêt aurovilienne.
Le Youth Center, ou Centre Culturel pour enfants et grands enfants est l’endroit par excellence où chacun peut venir jouer, créer, discuter, bref se divertir et profiter de maisons construites dans les arbres.
 
 
Humains des 4 coins du monde vivent ici, certains depuis déjà 2 ou 3 générations. Les aurovilliens ne sont pas propriétaires de leur maison, s’ils decident de quitter la communauté, ils seront remboursés de leur investissement en partie seulement. Les propriétés appartiennent à l’ensemble de la communauté.
Tout comme il y a diversité de nationalités, il y a aussi une diversité de pensées. Bien sûr la pensée maîtresse reste celle de la Mère, vous pouvez rencontrer des aurovilliens qui vivent de manière simple, écologique et organique. Pour autant il y en a d’autres qui vivent dans des maisons de béton, l’air climatisé fonctionnant H24 toute l’année, consommant sans conscience... Cela n’est pas si mal et ça n’est pas un jugement. L’idée d’Auroville est de vivre ensemble peu importe nos différences. Un bel exemple transposable sur notre société actuelle. La séparation entre individus est une illusion. La vraie séparation elle se passe à l’intérieur, lorsqu’on brise le lien avec notre « divinité ». Le secret d’un monde qui évolue est l’Unité. “We are ONE, this is the KEY, this is the SECRET”.

 
 



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