La frontière arméno-irannienne nous donne un petit aperçu de l'aridité de la Perse. Le passage à la frontiere fut l'un des plus accueillant depuis le début de notre voyage. Nous sympatisons avec la plupart des douaniers et les responsables de "l'exchange money". Un bref instant shopping où nous découvrons que l’Iran produit elle-même sa nourriture (il y a très peu d’importations): sésame (crème), dattes (jus), riz (naturellement parfumé), safran (rouge), sangak (genre de pain-pizza), confiture de carotte,...
Nous sillonons entre des montagnes qui nous paraissent gigantesques. La vallée est époustouflante! Nous sommes surpris par ces étendues d'arbres fruitiers tout autour de nous.
Nous comprenons très vite ce qu'est la « bonté iranienne » dont bon nombre de cyclistes nous avaient tant parlés.
Des voitures s'arrêtent presque les unes à la suite des autres pour nous offrir des abricots, des prunes, des melons... Un régal ! Depuis notre arrivée en Iran nous ne mangeons que des fruits gorgées de soleil toute la journée. Le paysage est sectionné entre montagnes arides, semblables à d'immenses dunes de sable marron clair, et vergers abreuvés, d'un vert menthe.
Nous retrouvons sur la route nos amis de l’"exchange money" qui nous offrent notre premier pain appelé "
Barbari", cuit sur de petites pierres dans un four. Hummmmmmm un délice, son odeur, son goût, son moelleux, il restera notre pain numéro 1 en Iran!
Pour notre première nuit, nous choissisons un campement près de la rivière Aras, face aux montagnes « azéro-arméniennes » où nous nous émerveillons de l’orage qui gronde au loin!
Nous atteignons
Jolfa, une des villes de la région
‘Ouest-Azerbaïdjan’ où la population parle moitié Perse (langue nationale), moitié Azeri (proche du turc).
Nous n’empruntons que trop peu les routes de campagne (trop « tape-culs » en vélo), privilégiant, à notre insus, les bruyantes 2x2 voies. Le son des voitures et des camions toute la journée nous plombe un peu, on ne peut pas discuter c’est trop dangereux alors on opte pour l’usage des boules quies afin d’amoindrir les maux de têtes de fin de journée! Heureusement le soir nous dégotions toujours un endroit un peu reculé pour dormir.
Le soleil apparaît de plus en plus tôt et est de plus en plus chaud. Cela devient difficile de conserver nos fruits et légumes frais. Nous optons alors pour des dattes, du tahin, des fruits secs (majoritairement des abricots).
Nous avons hâte de rejoindre la maison de notre ami Yashar à
Marand. Sur la route menant à sa ville, nous contemplons la roche rouge des montagnes... la pluie nous guette, nous partons vite trouver refuge dans un bâtiment abandonné où nous vivons une expérience incroyable: demeurer
au cœur d’un violent orage à 1500m d’altitude ! L'énergie lumineuse
et sonore coupent notre souffle, le tonnerre gronde avec une telle puissante qu’il résonne dans notre poitrine...comme si nous recevions le courant d’un électro-choc! Une sensation traversa le corps d’Elo comme si ce « coup d’électricité » avait régénéré son qi/chi/énergie vitale. Calme-toi Zeus!!!
Nous arrivons presque chez Yashar, la majorité des voitures nous saluent à coup de klaxons, ou en tapant la discussion à notre niveau. «Hello! How are you? I’m fine thanks» etant la phrase-type lancée par le plus grand nombre sans qu’on n’ai le temps de leur répondre quoi que ce soit! Une bonne dizaine de fois, les gens nous arrêtent sur le bas côté pour prendre des selfies! Les iraniens sont surprenants :)
Nous arrivons enfin chez Yashar et sa famille qui nous reçoivent comme des princes. Nous embrassons pour la première fois les saveurs de la cuisine irannienne. Une délicieuse soupe aux légumes "ash" ayant différentes déclinaisons. Un riz soigneusement assaisonné aux herbes sèches, citron séché et au safran, l’or de la gastronomie perse. Sans oublier le savoureux "barbari" préparé par son papa boulanger. Nous nous sentons comme à la maison, Yashar est comme un petit frère. [Ce que nous ne savions pas à ce moment là c'est que nous allions nous sentir ainsi dans chaque famille où nous serons accueillis.] Nous passons les soirées à apprendre du vocabulaire perse/farsi et enseigner le français à Yashar; les journées à faire quelques emplettes, rencontrer le plus célèbre warmshower d'Iran (runner végan), enregistrer une vidéo pour promouvoir l'Instagram (application tres utilisee, Facebook etant filtrée par le gouvernement iranien) de Yashar, en farsi bien sûr,...
L’heure des au-revoirs et nous reprenons nos bikes!
Les journées sont plus chaudes qu’auparavant. Afin de regagner la ville de
Tabriz, nous empruntons une longue route à pentes légères à travers monts. Nous nous arrêtons souvent, non seulement pour acheter des fruits secs (une des spécialités iraniennes), mais aussi pour recevoir la nourriture (fruits, fleur de rose Mohamedi....) que nous offrent gracieusement les automobilistes -> Parfait pour faire le plein d'énergie et atteindre facilement la demeure de notre ami Shahin à
Tabriz. Ce dernier nous attendait depuis déjà 3 mois ( 1er contact par ‘Telegram’)!!!