"Malgré tout nous ne pouvons pas les condamner car nombreux d'entre eux [ceux qui pulvérisent les champs de produits chimiques] sont emprisonnés et oppressés par le système. Ce dernier leur impose des quotas de production, l'utilisation de semences hybrides... cela les obligent à faire d'importants crédits, acheter des engins toujours plus performantes, pour au final se rendre compte qu'ils ne peuvent plus produire ce qu'on leur demande. La finance et les grosse boîtes, comme Monsanto par exemple, tirent les ficelles; il est difficile pour ces agriculteurs de s'en détacher.
Ils bossent énormément, jusqu'à l'épuisement, voire même le suicide. Alors oui, ils utilisent des pesticides, ils détruisent les sols... mais ils nourrissent des populations entières.
Ils font un travail difficile avec des pressions gouvernementales qui les oppressent, les emprisonnent dans ce cercle vicieux. Depuis des années, le gouvernement et les grandes entreprises agroalimentaires mentent et vendent du rêve, pour mieux diriger les peuples et nous soumettre tous à un "type" de nourriture. Voila où nous en sommes. Nous mangeons tous, alors nous somme tous autant concernés que ces agriculteurs. Nous ne sommes pas en colère envers eux, en y réfléchissant bien ce serait même le contraire. Nous sommes reconnaissants et les remercions de nous nourrir. Grâce à eux, nous nous nourrissons de leur blé, leurs fruits et leurs légumes. En voyage c'est comme ça que sa marche. Et lorsque nous aurons notre chez nous, nous continueront encore peut-être à nous nourrir de leurs productions car nous ne serons pas entièrement autonomes les premières années. Nous aurons besoin de blé notamment, mais aussi de maïs, de sarrasin, de colza, de riz,... Voila, nous tenions à le préciser, et fermons cette parenthèse. "
Nous sommes restés une semaine chez
Alexia. Nous aurions pu avoir un autre pied-à-terre à
Thessaloniki pour toute la semaine chez un couple ami de
Filipos,Richard et
Eleni. Stouf rencontre quand même
Richard, mais nous décidons de rester chez
Alexia. Son appartement, plus excentré, nous plaît d'avantage, nous nous sentons nettement plus au calme, et cela l'arrange que nous restions. Décidément, les grecs sont vraiment très hospitaliers.
Allez c'est parti, nous revoilà chevauchant nos montures direction
Chalkidiki, l'une des trois "
legs'' au sud-est de
Thessaloniki. Depuis déjà plusieurs semaines tous les grecs nous conseillent de passer par cet endroit paradisiaque avant de rejoindre
Komotini.
Au moment de partir, nous désirons donner un peu de pression au pneu-avant d
'Aphone. Notre pompe toute neuve nous a lâché donc nous partons à la recherche d'un magasin de vélo. Une tâche difficile un lundi après-midi. Après plusieurs échecs, nous trouvons le Graal!
Nous avançons ensuite vers
Vasilika, un grand et charmant village où nous passerons la nuit. Dès notre arrivée, comme très souvent dans les villages, nous sommes observés, les villageois sont intrigués de notre présence. Nous demandons à un groupe d'ados s'il existe un petit parc où nous pourrions planter la tente. Ils nous conseillent un square...mais de nombreuses mamans s'y retrouvent avec leurs enfants, donc impossible de rester là. Nous avions repéré à l'entrée du village un
petit terrain sur lequel nous décidons de nous installer. Au bout de 10 min, un groupe de jeunes nous interpelle, nous précisant que ce terrain est un ancien cimetière et qu'il n'est pas permit d'y mettre les pieds. Nous leur demandons alors, comment faire? Après une longue réflexion où l'on ne comprend absolument rien, ils nous envoient finalement sur un terrain en face de leur collège fermé pour les vacances.
Nous plantons la tente à côté d'un petit stade où suent quelques joggeurs du soir.