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(C’leVO)

Notre aventure en photos!
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Nos 185 photos en Iran !

11/06/2018-18/06/2018
Alors que nous empruntons une route de campagne, histoire de changer un peu d'ambiance. Nous nous arrêtons dans un village afin de trouver un endroit où planter notre tente. Un homme en train d'irriguer son jardin nous interpelle. Il nous propose de récolter quelques fruits et légumes de son jardin, de prendre ce dont nous avons besoin pour manger. En approfondissant la discussion, il en vient même à nous offrir sa maison de campagne pour la nuit! D’une confiance absolue, son hospitalité nous touche; se dégage de cet homme une vérité profonde... Nous profitons de ce moment privilégié, une maison au calme rien que pour nous. Nous sommes souvent sollicités sur les routes perses, alors un peu d’intimité fait du bien.

Avant de reprendre la route, nous décidons de traverser la partie kurde du pays. En effet, l'Iran est le seul pays à reconnaître la communauté kurde dans le coin, à admettre une partie du Kurdistan sur son territoire. 
La route qui nous y mène contourne le plus grand lac du pays, le lac salé d'Urmia. Parsemé de plus d'une centaine de petites îles rocheuses, il est un point d'arrêt pour diverses espèces d'oiseaux au cours de leur migration. L'eau y est beaucoup trop salée pour que des poissons puissent y vivre. Asséché, le lac offre des couleurs allant du blanc (sel) au rouge . 
Les monts Zargos s’offrent à nous. Ils s'étendent de l'ouest de l'Iran (province irannienne du Kurdistan aux frontières de l'Irak) jusqu'au golfe persique. Nous allons les côtoyer une bonne partie de notre périple. On devine un passé plus verdoyant où tigres, chèvres sauvages et autres animaux vivaient en liberté. Aujourd’hui le milieu semble semi-désertique, des bergers se sont appropriés les bêtes qu’ils ont pu domestiquer, l’équilibre s’est modifié, les tigres appartiennent au passé de cette région.
Nous arrivons au Kurdistan. Nous allons nous percher sur une colline aride en bord de route. 
Un lieu magnifique notre poste de campement nous offre une vue incroyable sur un orage et ses éclairs qui se dessinent au loin. Nous dégustons les fruits qui nous ont été offerts généreusement par des passants.
Alors que nous nous apprêtons à rejoindre la tente Elo croit apercevoir une hyène ou un chacal. Possible car l'Iran regorge encore de quelques mammifères dans les zones désertiques.  
Il possède une grande variété de faune et de flore qui se sont adaptés aux diverses géographies: forêts, zones semi-désertiques et désertiques...  

Il est réellement difficile de trouver des points d'eau pour se ravitailler. Les villages sont souvent loin de la route principale. L’eau devient trop précieuse. Nous apprenons donc à la conserver différemment, simplement en entourant nos gourdes d’un tissu humide afin qu’elle reste bien fraîche.

Nous choissisons de prendre la route pour Hamedan afin d’étendre nos visas. Nous n’imaginions pas une seule seconde les rencontres exceptionnelles que nous allons faire là-bas..
18/06/2018 - 23/06/2018
Still on the Kurdish roads, we cross another part of the Zargos mountains ; discovering the curve of these arid hills upstream and forest downstream near the villages. Let's not forget the goats, sheep and dogs that are also part of this ecosystem. Climbs are not difficult in themselves because they are slow and steady, but the wind is against us. We take advantage of the few water points we find to plant the tent, clean our clothes and our sweaty bodies.
The houses here have a slightly darker color, probably due to the rocks of the ocher hills. The Kurds wear atypical clothes: the women are in pretty colored dress; men in wide pants, often black, held by a belt in crumpled fabric. 
In height, the shots are sublime, the vegetation seems greener, the land more sandy. 

After a long descent, we arrive at an old stone bridge where a family offers us the tea to drink under the same bridge. Nice exchanges, although a bit long, leads us to leave at night for the last climb. As we climb, a family offers us water and offers us to spend the night at home in the city of Bijar . However, we have 20 km left. They insist and we agree that we will arrive a little late. They leave and it is after a few minutes that they come back with a van to help us before the dark night.  
We stay a few days with their family, which we meet very quickly. A little girl touches our heart. Elodie feels an overflowing creativity in her, she needs to express herself through drawing. We offer her crayons, a notepad that she will not separate during our stay. The grandmother herself makes carpets herself, a tedious but prestigious work. We could learn a little of his work.

We share beautiful moments, ... however Elodie begins to be annoyed by the wearing of the headscarf, but also by all this oppression around the woman. Deprived of a maximum of choice, the way she dresses does not belong to her! She decides to remove it more and more often, sometimes even to no longer wear it. 
We learn later about the existence of a citizen movement on the internet, My Stealthy Freedom, founded by Masih Alinejad. Iranian women are invited to share on the canvas a picture of herself without a veil. This act is punishable by law in Iran. Every Wednesday, young activists called "girls of the Revolution" brandish their scarves in protest in public places. This feminist movement attracts more and more supporters, but is increasingly reprimanded by the government, but also by the moral police, made up of pro-headscarf women. The stake is not the veil itself (those who appreciate it can continue to wear it), but the injustice of its mandatory wearing, making it a silent symbol of submission of women. Right here, a link to an article detailing this movement.
In addition to the scarf imposed on all women, it is also recommended to wear a long coat to hide the feminine curves (buttocks, arms, legs). Finally the woman is totally covered and hidden. They have no choice, otherwise the moral police will stop them. In larger cities, more and more women are wearing everyday clothes more and more close to the body, dropping their scarves gradually along the shoulders. They risk prison, beatings, humiliation and stoning, but they embody the courage and future of a new, more egalitarian Iran in terms of human rights.

(We will learn even more when we meet our friend Ghazale in  Isfahan.)

We leave Bijar taking the direction of the heights of the city, considered as the highest in altitude, it is called '' the roof of Iran ''. The hills we see in the distance are like a sea of ??ocher clouds. We appreciate this Arizona-like decor.

We joined the city of Hamedan , as 100 km from our position, a truck stops to offer us tea with fresh dates. He insists on taking us home a bit before Hamedan with his truck. We accept what life brings us, and then load all our house on and into his truck. We share a beautiful moment with Ali,first Zoroastrian we meet. We will stay one night in his big family. His sister is so funny and his mom so beautiful ... we leave the batteries full, toothbrush to the mouth to not lose a minute! Purpose:  Hamedan , at Maryam !!
23/06/2018 -28/06/2018
Waouh quel accueil, quelle hospitalité, quelle gentillesse, quelle générosité, quelle joie de vivre, quel amour!
Merci Maryam, notre aziza, merci à Bahar et à tous ses amis. Nous avons passé 5 jours chez Elle et ce fut réellement déchirant de nous séparer.
Maryam fait partie de ces femmes « rebelles »! En dehors de son travail, elle ne porte plus le voile. Dans la rue, elle se lâche, elle chante et danse (choses interdites en Iran sous peine d'arrestation et d’emprisonnement), elle fait du vélo dans un club de cyclistes, elle voyage, elle vit seule… bref une femme courageuse et libre.
Elle et son amie Bahar ont atteint le summum du respect avec nous! En commençant par notre choix alimentaire. Maryam a toujours cuisiné des plats vegans et Bahar nous a dégoté les meilleurs produits. Les deux nous ont choyé des journées entières. Nous avons fait connaissance de leurs amis à travers nos premières soirées pique-nique (activité préférée des iraniens), les ballades nocturnes et la sortie VTT dans les hauteurs d'Hamedan( qui au passage aura endommagé le pneu arrière d'Amazone qui avait tout de même 11000 kilomètres ). Maryam nous a invité lors de notre visite à la grotte d’Alisadr! Nous avons vécu les moments intenses du match de la coupe du monde: Iran vs Portugal
Cela faisait tellement longtemps que nous n'avions pas passé des soirées entre amis d'une même bande. 
Ce sont les yeux pleins de larmes que nous nous quittons. 
Nous remercions la vie de nous avoir insufflée l'idée de ne pas rejoindre la route du Pamir mais plutôt de traverser l'Iran du nord au sud. 
Cette nuit là non loin de Hamedam, nous plantons la tente un peu nostalgique et heureux d'avoir rencontré Maryam et ses amis. Des moments inoubliables, une gentillesse incroyablement belle et une femme si rayonnante, si lumineuse. Nous t'aimons Maryam
A ce moment là nous n'imaginions pas ce que la vie nous réservera dans ce magnifique pays.
28/06/2018 - 04/07/2018
Nous admirons les couchers de soleil, imitant bon nombre de chiens postés sur les collines. L' Iran offre également de magnifique ciels étoilés clairs et brillants, nous sommes ébahis devant tant de magie.
La chaleur du soleil tape de plus en plus tôt le matin. Nous ne savons pas ce qui nous attend réellement dans le sud de l'Iran. Pour l’heure, les iraniens se préocupent beaucoup de notre bien-être. Entre l’eau, les glaçons, la nourriture et les maisons où passer la nuit, nous ne manquons pas d’aide.
Une matinée Elo comptabilisa pas moins de 10 invitations d'hébergement! De quoi se rendre compte de l’hospitalité du peuple Perse.
La chaleur des journées devient de plus en plus éprouvante! Nous sentons le besoin de faire des pauses hydratation. Les pastèques sont idéales pour se désaltérer quand on arrive en ville.
Après cette pause fraîcheur, nous préférons rouler en fin d'après-midi, quand le soleil s’apprête à caresser l'horizon. Il est plus judicieux de pédaler que de s’arrêter: l'air sec ventile nos gouttes de sueur ce qui rafraîchit les systèmes.
Comme à notre habitude, nous nous éloignons des routes principales pour rejoindre des endroits plus reculés, plus cachés, près des plantations de fruits ou des petites forêts avec à la clé des nuits moins chaudes et un peu d'ombre le matin.
Notre route traverse toujours des paysages semi-arides avec des plaines parsemées de-ci de-là de végétation. Certaines montagnes abruptes à la roche lisse réfléchissent les rayons du soleil. Ça tape !
 
Ce qui devait arriver arriva: Le pneu endommagé d'Amazone cèda alors qu'Elo s'engageait dans une descente effrénée. Stouf, tel un bolide, a déjà passé la ligne d'arrivée (la Station service) quand la chambre à air d’Elo éclata.
Pas de panique, Elo assure un arrêt tout en douceur d'Amazone.
Stouf ne voyant pas Elo approcher la ligne d'arrivée, fait demi-tour et part à son secours. Il nous faudra pomper 3 à 4 fois le pneu pendant le trajet jusqu’à la fameuse pompe.
Sous les regards des iraniens, Stouf remonte ses manches et entame l'intervention chirurgicale d'Amazone. Nombre d'entre eux nous interpellent certains pour un court échange, certains pour nous offrir des vivres et d'autres pour nous inviter chez eux. Un jeune père souhaite participer au sauvetage d'Amazone, il n'hésite pas à donner son bébé à Elo et mettre la main à la pâte.
Nous repartons un peu tard, après avoir dégusté une pastèque hyper hydratante, supers contents d'avoir vécu ce moment avec tous ces gentils gens.
Les montagnes arides d'Arak qui se dessinent au loin nous envoûtent. Un sentier entrant dans une petite forêt, parallèle à la route, s'offre à nous. Nous l'empruntons, découvrant des ruines, d'anciennes bâtisses où nous camperons. Nous passons un instant pré-dinatoire en compagnie de deux jeunes couples iranniens, pipas et shisha à la main.
Dès notre arrivée à Arak nous contactons Amir, un ami d’Elis et Lukas (cyclovoyageurs italo-allemand : https://follow-the-sunrise.webs.com/faq) chez qui nous resterons 2 jours, le temps de faire plus ample connaissance avec sa famille, et de déguster leur délicieuse gastonomie. Entre Ghormeh-sabzi, Khoresh Bademjan, Adas Polow, la croûte de riz (Tah Digh), accompagnés de Tourchiya et différents pains tels que le Barbari, le Sangak et la Lavash! Hummmm, so tasty!!!
Bref, nous nous régalons que ce soit à la maison ou durant les pique-niques noctunes. La gastronomie persane est très riche pour les végétaliens que nous sommes. Il suffit juste d'enlever les produits de provenance animale (quand il y en a) et le tour est joué.
Amir est un passionné d'abeilles, il possède deux ruches sur le toit de son immeuble qu'il a construit de ses propres mains. Elles abritent deux familles d'abeilles à qui il a offert le gîte et le couvert. Il n'y a aucun but gustatif ou lucratif derrière cela, Amir souhaite amoureusement prendre soin des abeilles. Nous nous inclinons devant autant de sagesse et saluons cette admirable approche de l'apiculture.
04/07/2018 - 12/07/2018
Nous sommes sur le départ. Juste avant de quitter la ville d'Arak nous passons faire quelques emplettes, et essayons de régler notre problème de carte SIM. En Iran, il est possible d'utiliser un téléphone étranger seulement pendant un mois, au-delà de cette période il est conseillé d'acheter un téléphone iranien. Cette situation nous mena à rencontrer Daniel, un sympathique adolescent nous conviant chez lui pour la nuit. Nous nous apprêtons à faire la connaissance de notre “famille coup de coeur” iranienne, chez qui nous resterons une bonne semaine. 
Dès la permière soirée nous nous sentons à l’aise. Akram, touchante par sa sensibilité, son dynamisme, sa prestance et son extrême attention pour notre bien-être,  nous a concocté des plats tellement succulents que nous en serons nostagiques des mois plus tard sur la route. Mahmood est un papa très attentionné, emplit d’une joie communicative. Leurs enfants, Daniel (calme, curieux, rêveur), Leila (musicienne, souriante, dynamique), et Mohammad (solitaire fan de sa Shisha).
Partie intégrante de la famille, nous étions considérés comme frère et sœur. Tout le temps baladés entre les repas de famille, les pique-niques noctures, les excursions chutes d’eau à des centaines de Km d’Arak, au big pique-nique familial de l'année (environs 50 personnes)... et nous avions, rien que pour nous, un appartement au sein de leur immeuble, 2 étagera plus bas.
Waouh! il était difficile de refuser leur invitation quotidienne à prolonger notre séjour auprès d'eux. Ils sont adorables, nous ne savons comment les remercier. Ils nous ont touché profondément et nous pensons régulièrement à eux (même 7 mois après). Quand le départ fut venu, les femmes ont pleuré, Akram s'est presque effondrée, nous demandant pourquoi nous devions partir... une femme si belle et si attachante.
Pendant 8 jours ce fût cadeaux sur cadeaux, ils nous ont gâté! Ils nous ont encore démontrés, comme Maryam et Bahar, que les invités sont rois en Iran et particulièrement chez Akram et Mahmood.

Nous décidons de faire du stop car nous n'avons plus assez de jours sur notre visa pour rejoindre à vélo Isfahan. Grâce à deux routiers inattendus nous dégotons un direct pour Isfahan. Ces gars nous trouve même le temps de nous offrir le thé tout en stoppant les camions à notre place. Une fois trouvé, nous embarquons avec deux supers cools frérots qui nous offriront le dîner au restaurant avant de nous déposer au lieu de rendez-vous fixé par Ghazale. Notre amie, qui nous attendait de pied ferme est obligée d’avouer: ''Vous avez eu de la chance de trouver ces deux routiers!''.

12/07/2018-17/07/2018
Ghazale (prononcez Razalé) ressemble beaucoup à Maryam dans sa façon d’être rebelle face aux codes moraux et religieux qu'imposent le gouvernement Islamique à la gente féminine.
Elle est une femme ouverte d'esprit, pétillante, rayonnante, énergique, elle se confie beaucoup à nous quant à la situation de son pays et l’impact que cela implique sur sa vie personnelle. Se livrer à nous lui fait beaucoup de bien, car elle dit qu’il lui est difficile de trouver quelqu'un à qui se confier. En Iran, comme dans beaucoup d'autres pays, si tu ne suis pas le troupeau, tu es montré du doigt, avec la particularité iranienne que l'on te dénonce tres vite à la police morale. Elle nous explique que cette police morale agit d’abord verbalement de manière très agressive. Ghazale s’est souvent faite insultée pour port incorrect du voile, cheveux un peu trop blond, vêtements trop serrés, non port d’une chemise longue cachant ses formes...
Elle continue à s'habiller comme elle le souhaite mais reste vigilante. Ses parents, athées, « résistent » à leur façon.
Elle nous relate d'innombrable mariages arrangés (non-amoureux) et des dôtes versés comme en France au Moyen Age. Des femmes sont donc achetées, soumises, linchées, battues, lapidées et tuées. Nous avons les larmes aux yeux face à cette absurde cruauté. Heureusement il existe des mariages arrangés où le respect est mutuel, c’est le cas pour Akram et Mahmood, ou pour un autre couple de Yazd, Madjd et sa femme. On apprend qu’il y a aussi quelques mariages Amoureux.

Les extrémistes religieux ne représentent qu’une minorité d’iraniens. La majorité, elle, est lasse des règles liberticides de ce pays, mais sait qu’elle doit obéir par peur du système, peur du regard de certains et peurs des sentences très strictes.

Au fur et à mesure que nous passons du temps ensemble se crée un lien d’amitié, on a la sensation commune de se connaître depuis toujours. Nos échanges sont directs, francs, bon enfant... La visite du bazar se fait naturellement, elle nous montre les différents savoir-faire des artisans iraniens du square Naqsh-e Jahan, les détails architecturaux du palais d’Ali Qapu, et nous nous baladons dans les rues d'Isphahan tous les soirs.
Nous cloturons notre séjour chez Ghazale par un anniversaire suprise d'un membre de sa famille dans une superbe villa avec piscine.
Nous rencontrons des bons vivants et ça fait du bien! Nous partagerons des moments de rires, de larmes, de danses... et aurons l’occasion de voir tous ensemble la finale de la coupe du monde (Bravo les bleus!)
Bref, nous partons le coeur serré mais heureux de connaître Ghazale.

 
 



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