S'ELEVER HAUT...
(C’leVO)

Notre aventure en photos!
France -> Japon
France (12/12/2019)-> Mexique (soon)

     
Auroville est avant tout une ville expérimentale, ses habitants expérimentent plusieurs formes de vie en société: différentes politiques, différents systèmes d’éducation... La ville compte de nombreuses activités de recherches portant sur la régénération de l’environnement, l’agriculture organique, les énergies renouvelables, les éco-matériaux de construction... toujours dans le but de gagner en autonomie. Un jour peut-être naîtra une économie sans argent. Lors de nos discussions avec certains résidents nous avons pu constater que l’autosuffisance n’est pas facile à obtenir. De nombreux aurovilliens travaillent en dehors de la communauté, considérant Auroville comme un simple dortoir. Ne voulant pas travailler la terre, ils partent travailler ailleurs, ce qui limite les capacités d'autosuffisance de la cité. Elle est encore approvisionnée par d’autres villages ce qui créé une dépendence monétaire.
On leur souhaite de trouver un jour une solution à cela! Vivre de la terre est le propre de l’Homme, ne pouvant l’imposer, seuls les êtres qui s’éveilleront à une conscience plus large pourront le comprendre.
En attendant c’est bien 2 types de population qui cohabitent: l’un participant peu au développement de la communauté et l’autre qui garde l’espoir de voir le rêve de la Mère se réaliser un jour.
 
Auroville est connue à travers le monde, ce qui l’a rendue un peu touristique parfois. On trouve des hôtels et des guesthouses un peu partout. Pour séjourner ici, il vous est demandé de fournir une somme quotidienne pour participer à la vie en communauté. Meme pour nous qui logions en tente, chaque jour nous coûtait au total 5€.
Auroville porte en elle des valeurs, des vertues qui nous sont chères. Elle reste un bel exemple pour nous! Nous en retirons beaucoup d’informations, de connaissances et encore plus d’enthousiasme quant à créer un espace comme celui-ci, ...moins touristique tout de même!
 
 
Grâce à ce mois de repos nous avons pu mettre le blog à jour, apprendre de nouvelles recettes (véganes), apprécier le shopping local dans des boutiques bio. Bref tranquilou! Nous rencontrons de belles et lumineuses personnes qu’elles soient de passage ou qu’elles y vivent: Basti, Melina, Philippe, Kevin, Aurore,… il y a aussi notre amie indienne employée d’Aurovélo, qui conseilla Elo quant à cuisine du Tamil Nadu. Humm, ici on cuisine à l’huile de coco, les repas sont succulents, frais, et servis sur une feuille de bananier… bref inoubliable!
 
Nous tenons à remercier le “propriétaire” de la boutique de vélo qui nous a permis de vivre dans de bonnes conditions. Nous avions libre accès à l’eau, les toilettes, des douches, un toit et un endroit clos pour garder nos affaires.
 
Nous voilà repartis pour le nord de l’Inde dans de nouvelles aventures. Auroville n’est pas vraiment l’Inde d’ailleurs. Direction Puducherry afin de prendre un train pour Kolkata! Nous en profitons pour faire une dernière petite synthèse de ce ces dernières semaines passées.
 
Comme vous le savez nous imaginons une vie future dans un village alternatif, coopérant avec des frères et sœurs qui partageront les mêmes idéaux que nous, qui souhaiteront incarner un changement dans ce monde et être la meilleure version d’eux-mêmes. Nous pensons qu’il est important que tous ait cette volonté commune de vivre le même rêve.
Et, qui dit « vie en harmonie avec la nature » dit régime végétalien. En tout cas c’est ce que nous pensions en arrivant à Auroville, et on s’est vite aperçu que NON. Le végétalisme est absent. On peut donc considérer nos cousins animaux comme des ressources, et vivre en paix profonde tout en continuant d'exploiter 35.000 animaux par seconde à travers le monde. Bref, les gens s’entendent à merveille autour de plats traditionnels car c’est un moment convivial où l’on croque la vie à pleines dents, laissons-les kiffer. À Auroville règne cette diversité dans l’unité, il y a des omnivores, des végétariens, des végans, des cétogènes…. Personne ne force personne, tous vivent ensemble dans le respect des uns et des autres. C’est aussi un beau message que d’accepter l’autre sans condition!
Voici le lien  qui explique les convictions de la Mère. Nous invitons les plus courageux à lire quelques-uns de ses écrits qui sont porteurs d’un magnifique message universel.

La première partie de notre séjour en Inde, cliquez ici: https://youtu.be/2DaUzqEa_s4

Inde deuxième partie :
Il est 23h et enfin notre train entre à quai. Nous connaîtrons Kolkata de nuit. Cette grande ville paraît relativement lugubre à certains endroits. Nous remarquons des indiens dormant à même le sol sur des trottoirs sales et squattés par les rats. Cela nous fend le cœur. Nous nous rappelons que Mère Teresa passa beaucoup de temps dans cette ville pour venir en aide aux plus démunis.
Nous devons rejoindre notre hôte Warmshower qui nous attend chez elle. Nous nous rendons à l’adresse indiquée sur le site mais elle ne correspond pas. Il est 3h du matin et pédaler encore plus d’une vingtaine de kilomètres jusqu’à sa réelle localisation ne nous enchante guère. La fatigue se fait sentir alors on plante la tente en plein New Town de Kolkata. Plutôt tranquille!
 
Nous resterons quelques jours dans cette grande ville grâce à Lipika. Elle est une cyclovoyageuse, chose rare pour une indienne, qui a voyagé seule en Europe. Nous participerons à une manifestation pour la défense des droits des cyclistes en ville en défilant à vélo. C’est ainsi que nous rencontrons notre ami musico Jack, chez qui nous séjournons quelques jours.
 
Il est temps pour nous de rejoindre la frontière népalaise. N’ayant plus beaucoup de temps pour couvrir la distance, nous choisissons de faire du stop. Et cela fonctionne, nous trouvons une camionnette qui nous emmènera tout près de la frontière. Nous partagerons d’ailleurs des moments très sympathiques avec les chauffeurs et leurs familles.
Nous approchons Darjeeling, et apercevons déjà les champs de thé à perte de vue.
Notre nuit au Népal nous rend un peu nostalgiques... tellement heureux de ressentir les energies népalaises à nouveau. Ici, le silence est respecté donc la nuit fût un délice! Pas besoin de boules quies pour dormir.
 
Le lendemain matin nous rebroussons chemin et entamons notre dernière traversée de l’Inde: Cap sur la Birmanie!
 
Nous sommes pris en étau par le Bhoutan au Nord et le Bangladesh au Sud. Tout va pour le mieux, la vie place sur notre chemin une charmante famille Sikh, religion que nous ne connaissions pas jusqu’alors. Un accueil remarquable! Quelque precisions: Le Sikhisme est une religion monothéiste récente fondée par le gourou Nanak. En Inde elle regroupe un maximum de fidèles dans l’état du Punjab, à l’opposé d’ici. Les hommes se distinguent par le port d’un turban et d’une longue barbe. Le sikhisme souligne l'égalité de l'humanité et condamne les discriminations liées à la caste, à la classe, ou fondée sur le sexe. Son fondateur voulait à la base réconcilier les musulmans et les hindous afin de mettre un terme à d’interminables conflits. En résulta la création d’une troisième religion prônant la Toute Puissance de Dieu.
 
3 jours plus tard, nous rencontrons Rahul via Warmshowers. Il nous dévoile ses techniques de méditation pour ne jamais être déconcentré!
 
Et hop! Nous voilà dans l’état d’Assam! Les visages caucasiens se font plus rare, laissant place à des traits plus asiatiques ou mongoloïdes.
Nous rencontrons Hasanul à Gossaigaon et Charles Xavier à Bongaigaon. Ce dernier est le plus jeune Warmshowers qui nous ait accueillis. Lui et sa clique nous ont dégoté le dernier étage d’un bâtiment à l’abandon ce qui était parfait pour nous! Avec eux, nous avons pu mettre les pieds pour la première fois dans un temple jaïn.
 
[Le jaïnisme serait une religion antérieure à l’hindouisme. Née en Inde elle compte quatre millions de disciples pour qui toute forme de vie est sacrée et doit être traitée avec respect et compassion. Tout un mode de vie fondé sur l'ahimsa, ou principe de «non-violence», dont la première déclinaison commence… dans l'assiette!!
Le jaïnisme respecte la vie sous toutes ses formes. Les jaïns excluent ainsi de leur alimentation viande, poisson, produits laitiers, oeuf, miel, mais aussi l'eau non filtrée, ainsi que les racines tels que les tubercules, ou ail, oignons... car des insectes pourraient être tués en les arrachant). Dans certains temple il est interdit d’entrer avec du cuir. En fait cette religion encourage vivement un mode de vie végan, c’est pourquoi nous nous sommes empressés d’en apprendre un peu plus. Pour eux "On ne doit ni tuer, ni maltraiter, ni injurier, ni tourmenter, ni pourchasser aucune sorte d'être vivant, aucune espèce de créature, aucune espèce animale, ni aucun être d'aucune sorte. Voilà le pur, éternel, et constant précepte de la religion, proclamé par les sages qui comprennent le monde." Certains jaïns ont ouvert un hôpital gratuit pour animaux à Delhi ainsi qu’une maison de retraite.
Tout refus de considerer les animaux avec respect amène un mauvais karma aboutissant à la réincarnation, chose à laquelle les jaïns veulent échapper. Pour se défaire de la boucle des réincarnations ils doivent respecter strictement 5 voeux que sont la non blessure (ahimsa), le non mensonge (satya), le non vol (asteya), la non possession (aparigrah) et la chasteté (brahmcharya). Aussi il ne faut, ni en pensée, parole ou action: blesser quelqu'un (krita), amener quelqu'un à être blessé par d'autres (karita), approuver une blessure faite par d'autres (anumata, mananat, ou anumodana).
 
L'Inde a conservé ce rapport non conflictuel aux animaux datant du début de l'humanité dans beaucoup de ses représentations religieuses. Hanuman le dieu singe symbolise la force et la sagesse, Ganesh, Le dieu à tête d’éléphant symbolise la prospérité, Shiva est représenté avec un cobra autour du cou, Durga chevauche un tigre/lion, Saraswati est accompagné d'un cygne/paon, Vishnu voyage sur le dos d'un aigle.
 
Bref, reprenons notre odyssée!!]
 
L’entrée dans l’état de Meghalaya fut comme un passage vers un autre environment, une autre Inde pourrions nous dire.
Le paysage est vallonné, les espaces sauvages sont denses, les villages plus éloignés les uns des autres, les déchets ont disparus, les megahlayiens ne ressemblent pas du tout aux autres indiens que nous avons pu rencontrer jusque-là. Leur faciès est plus asiatique, leur sourire innonde leur visage, le calme règne, nous pouvons jouir d’une intimité et d’un silence comme jamais... on écoute les oiseaux chanter. Cela fait tellement de bien de se connecter à notre chère Terre Mère. On nous offre des vivres, des endroits pour dormir, on trouve facilement dans les creux de montagne de petites cascades vierges où prendre un bain tranquille.
 
Nous passerons par la capitale Shilong ou nous serons acceuilli par une famille ami de notre warmshower. Nous nous sentons tellement bien avec eux, comme dans notre propre famille, et la ville est vraiment sympathique, perchée dans les montagnes emplit de musiciens. Elo se sent a Xalapa, cette ville où elle a passé trois ans au Mexique.
 
Nous reprenons la route en direction de la région vallonnée de Manipur en passant par la plaine d’Assam. Et c’est aux frontières de ce dernier que nous vivons une soirée bien surprenante. Alors que nous decidons de gravir la dernière colline pour y dormir au frais, nous galérons à trouver un endroit pour la tente. Nous tentons notre chance en prenant une route davantage pentue. Nous poussons les vélos, et arrivons à la première maison éclairée où l’on nous indique de passer la nuit au stade de foot au sommet de la colline. Il nous assure qu’il n’y a personne et que ce n’est pas loin du tout. Cependant nous sommes doublement surpris quant à la distance à parcourir sur ce chemin parfois trop pentu même pour les piétons; et la masse de monde... En fait le centre du village se trouve ici!!! Personne ne nous vient vraiment en aide, et, une fois arrivés au sommet, nous nous rendons compte que le terrain de foot est entouré de maisons. Bref, nous plantons la tente quand même et commençons à manger... Nous essayons de faire comprendre aux habitants que nous aimerions avoir un peu d’air, qu’ils peuvent continuer à nous regarder fixement, mais d’un peu plus loin.
Puis, un jeune homme arrive et nous invite à dormir chez lui afin d’être plus confortables. Il a dit : “Nous sommes chrétiens et Dieu vous a amené ici pour que je puisse vous aider.“  Elo tomba directement sous le charme.
Nous resterons deux jours dans ce charmant village, RataCherra. Nous passerons notre temps à nous baigner et à chanter rock et gospel. Nous assistons à la repetition gospel du soir. Merci encore à toi Ritmon, notre frère, et à toute ta famille avec qui nous avons passé un authentique moment remplis de joie et de musiques!

 
 



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